Beaucoup de recettes de l’Inde semblent saines parce qu’elles sont traditionnelles.
Cependant ces recettes lointaines sont contraires à un des principes de l’Āyurveda qui prescrit que les formules médicinales et l’alimentation doivent être locales, ceci pour 3 raisons :
1 – Action médicinale
Les aliments locaux sont soumis à la même influence des saisons que nous-même et sont donc adaptés aux déséquilibres spécifiques à une saison que nous rencontrons.
Par exemple, des légumes du printemps comme les artichauts, les asperges ou les navets sont de goût tīkta (amer) et kaṣaya (astringent). Ces deux saveurs abritent la qualité sèche (rūkṣa) qui calme l’aggravation saisonnière de Kapha qui lui est de nature onctueuse (snigdha).
De même, les plantes médicinales du printemps comme le pissenlit, le plantain, le coucou ou les pâquerettes sont expectorantes et agissent directement sur la poitrine (uras) qui est une des loges (sthāna) de Kapha, l’aggravation de ce Dosha étant concentrée en général sur cette zone qu’il obstrue.
2 – Les habitudes alimentaires (Oka sātmya) :
Les aliments locaux sont normalement des aliments auxquelles nous sommes habitués et notre feu digestif les digère plus facilement.
« Les personnes habituées à des aliments, mêmes s’ils sont incompatibles entre-eux, ne sont pas affectés par la maladie. »
Ah.Su 7/47
A noter qu’à l’époque de ce texte, la nourriture industrielle et polluée aux pesticides n’existait pas. Il s’agit ici d’associations alimentaires, de guṇa et de rasa particuliers.
Enfin, la saisonnalité nous impose de manger régulièrement la même chose. Cette répétition permet au feu digestif d’appréhender de mieux en mieux la métabolisation des aliments étant donné qu’il est habitué à leurs qualités.
3 – Fraîcheur
L’Āyurveda part du principe que toute nourriture doit être fraîche et biologique.
La fraîcheur d’un d’aliment local permet une plus grande concentration des cinq éléments. Cela concerne surtout les fruits, les légumes ainsi que les produits animaux.
A l’inverse, certaines céréales comme le riz sont considérées comme plus digeste après un an de conservation.
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