L'approche vers la connaissance

Il y a 4 méthodes pour acquérir la connaissance :

1 – Āptopadeśa : la consultation du savoir ancien

1.1 – L’élève se base sur une tierce personne sage et expérimentée, dont les enseignements sont dénués de Rajas et Tamas.

1.2 – La consultation des textes anciens comme les Saṃhitā(s) est une source de savoir compilant l’expérience de plusieurs sages ayant, au fil du temps, expérimenté et validé des principes fondamentaux.

2 – Pratyakṣa : l’expérience

C’est la connaissance issue de l’expérience concrète par les organes des sens. Par exemple : se brûler permet de développer la connaissance de l’élément feu.

3 – Anumāna : la déduction

Le monde des sensations étant limité, l’intellect doit entrer en jeu pour déduire certains principes.

La déduction permet de déduire les effets d’une plante par l’observation de ses effets sur nous.

Exemple : manger du poivre noir génère une sensation de chaleur qui permet de déduire la présence de l’élément feu dans cette épice.

Cette troisième étape implique donc d’avoir déjà fait au préalable une expérience des sensations.

4 – Yukti : l’union

Yukti signifie « union » et fait référence à l’utilisation de plusieurs sources de savoir pour acquérir la connaissance.

Dans l’approche de l’Āyurveda, c’est-à-dire de la connaissance du vivant, c’est bien Yukti qu’il faut utiliser.

Effectivement, bien que la connaissance des textes soit essentielle, la pratique de l’Āyurveda ne peut se baser uniquement sur cette dernière. Ceci d’autant plus que le contexte des textes anciens n’est plus le même aujourd’hui et que, de plus, nous l’appliquons à des plantes et notre météo française.

La connaissance d’une plante ne peut être complète sans en avoir fait l’expérience avec les indriya, c’est-à-dire les organes des sens.

Dans notre exemple du poivre noir, l’appétit que va déclencher celui-ci nous permet de déduire son action « Dīpana », c’est-à-dire qu’il stimule le feu digestif, Agni.

La consultation des textes classiques nous confirme notre ressenti sur le poivre noir qui est un des trois composants du Trikatu, associé au gingembre et poivre long.

Ainsi, c’est bien Yukti qui a été utilisé pour la connaissance du poivre noir.

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