« Le véritable pratiquant de l’Ayurvéda est celui qui est capable de lire et d’utiliser le vivant autour de lui plutôt que celui qui ne le comprend qu’à travers les textes ».
Il y’a déjà de nombreuses années en arrière, l’Ayurvéda nous guidait vers le fait que l’alimentation et les remèdes locaux étaient les plus bénéfiques.
« La nourriture locale cultivée dans une région géographique particulière convient aux personnes vivant dans cet habitat. Cha. Sa. Vimana Sthana 1/22.5 »
L’ensemble des écrits de l’Ayurvéda ont pour racine la région de l’Inde et mentionnent donc de nombreux remèdes adaptés à la faune indienne et aux personnes vivant en Inde à une époque précise. L’Ayurvéda n’est pas une science sèche qui applique des principes car ils sont écrits dans des textes.
Au contraire, la véritable sagesse des écrits est qu’ils nous permettent de comprendre la logique derrière l’utilisation des remèdes mentionnées pour appliquer cette même logique dans un contexte adapté avec une population adapté.
Ainsi, il n’est pas envisageable de pratiquer l’Ayurvéda sans avoir développé cette lecture et utilisation du vivant qui nous entoure.
देश – Deśa – Endroit
En fonction de notre lieu de vie, nous sommes soumis à l’influence des Pañcamahābhūta (éléments) sous une certaine intensité et donc exposé à différents Guṇa(s) (qualités).
Utiliser des substances qui partagent notre environnement est bénéfique car celles-ci sont soumises aux mêmes influences que nous.
Par exemple, les arbres résineux qui sont en montagne disposent de vertus qui correspondent parfaitement aux aggravations susceptibles de toucher les personnes habitant dans ces milieux.
Les qualités fraîches, humides et stable de la montagne peuvent engendrer une augmentation de d’Avalambaka Kapha qui a tendance à obstruer la partie supérieure du corps. Or, les résineux ont des vertus expectorante et circulatoire. C’est le cas du mélèze qui est excellent pour soutenir les voies respiratoires afin de permettre une circulation correcte des fluides corporels.
Un autre exemple peut être utilisé pour souligner le génie du vivant : l’Aloe Vera. Cette plante pousse dans les régions arides et très chaudes et apporte la fraîcheur et l’hydratation nécessaire au corps. On l’utilise notamment pour les coups de soleil ou les cas d’ulcère qui résulte d’une inflammation de la paroi stomacale.
ऋतु – Ṛtu – Saison
Le vivant s’adapte constamment à l’évolution de son environnement. Ainsi, toutes les espèces évoluant autour de nous vont physiologiquement changer dans leurs qualités pour répondre aux influences de Ṛtu, la saison.
Les plantes médicinales développent des principes actifs en fonction de la saisonnalité à laquelle elles sont confrontées et selon l’espace dans lequel elles poussent.
Le printemps est une période durant laquelle Kapha dosha est remis en circulation par l’augmentation de la chaleur de cette saison. L’excès de Kapha accumulé l’hiver va donc avoir besoin d’être éliminés pour ne pas obstruer le corps.
Les plantes qui apparaissent en cette saison sont justement idéales pour soutenir ce processus.
Des variétés comme le pissenlit, la bourrache, la violette, la primevère et la fumeterre apparaissent au printemps et stimulent les émonctoires du corps.
Manger local
L’Ayurvéda nous permet de mieux comprendre la sagesse du vivant qui nous donne exactement ce dont nous avons besoin selon l’endroit ou nous nous trouvons et la période dans laquelle nous évoluons. Plus votre nourriture et fraîche et proche de vous, plus elle vous sera bénéfique.
Bien sûr, il arrive parfois en Ayurvéda d’utiliser des substances et des plantes qui viennent d’ailleurs pour des qualités précises.
En revanche, il est bon de retenir que les substances qui nous entourent sont généralement adaptés à notre lieu de vie et à la saison dans laquelle nous évoluons. Selon le contexte de l’Ayurvéda qui est de consommer une alimentation saine, le local est ce que nous devrions le plus privilégier.