Le rôle d’un médecin n’est pas seulement de vous soigner mais surtout de vous éduquer à éradiquer la cause de la maladie.
En Āyurvéda, les symptômes d’une personne ne sont pas la finalité d’un traitement mais des signes qui peuvent nous permettre de comprendre la source d’un déséquilibre profond.
निदान परिवर्जन – Nidana Parivarjana – Supprimer la cause des maladies
Par exemple, vous pouvez consommer du Triphala si vous êtes constipé(e). Si vous ne résolvez pas ce qui déclenche la constipation, un excès de Vata entretenu par une nourriture crue et une vie très mouvementée par exemple, l’action du Triphala sera superficielle et la constipation reviendra.
त्रयोपस्तम्भ- Trayopastambha – 3 pilliers de la santé
Āhāra (l’alimentation), Nidra (le sommeil) et Brahmacarya (notre hygiène de vie) sont en Ayurvéda les 3 piliers qui conditionnent notre santé.
Avant d’aller vers un traitement, le premier travail de l’Ayurvéda est de rétablir ces 3 fondements, essentiels pour notre équilibre.
निद्रा – Nidra – Sommeil
Un sommeil sain procure enthousiasme, renforce Agni et permet une construction correcte des dhātu(s).
Le processus du sommeil est déclenché par Tamas porté par Kapha dosha. Celui-ci est véhiculé dans le corps par Rasa Dhātu.
Un excès de veille va donc assécher le corps et privera Kapha de s’établir correctement. Cette sécheresse peut potentiellement aggraver Vata dosha et donner lieu à de nombreux déséquilibres.
Ainsi, un Vata dosha déséquilibré par un mauvais sommeil peut engendrer d’autres déséquilibres sur le système nerveux, la respiration et le transit qui sont des fonctions liées aux mouvements, donc à Vata dosha.
Cet exemple nous montre qu’on ne peut traiter complétement Vata Dosha sans s’intéresser à la qualité du sommeil. Ce raisonnement est valable pour tous les déséquilibres qui peuvent être liés à notre sommeil.
ब्रह्मचर्य – Brahmacarya
« Brahmacaraya » peut être traduit comme « le chemin qui mène vers Brahma ». Cette notion est parfois traduite comme le comportement sexuel, entendu comme l’ascétisme complet ou la maîtrise de nos sens.
En réalité « Brahmacarya » définit la façon dont nous utilisons notre énergie vitale (Ojas) et notre faculté à développer un état de conscience dans notre rapport à la substance. L’ascétisme et le célibat sont un fait un symbole car notre énergie vitale (Ojas) est, en partie, portée et véhiculée par Shukra Dhatu (liquide reproducteur) le dernier tissu du corps.
Si nous sommes soumis à la perception de nos sens et à nos désirs nous ne pourrons soigner une maladie qui naît sur ces fondations.
En ignorant que nous mangeons en grande quantité pour combler un état de colère par exemple, nous restons soumis à un comportement pulsionnel qui va créer un état d’indigestion chronique (Ama). Peu importe les remèdes et régimes conseillés, si cet état de colère n’est pas traité, la maladie continuera de survenir.
आहार – Āhāra – L’alimentation
L’alimentation est un pilier essentiel que nous abordons régulièrement dans nos articles.
Sans prise en compte des guṇa (qualités) de notre nourriture et de notre manière de manger, nous ne pouvons pas envisager d’agir sur la santé.
Si le processus de digestion est trop sollicitant pour notre corps, celui-ci n’aura plus assez de ressources ni d’énergie pour effectuer ses autres fonctions.
Par exemple, si votre alimentation sollicite énormément Samana Vayu (force centripète) parce qu’elle est très sèche, Apana Vayu (force d’élimination) risque d’être aspiré et le corps se retrouvera privé de ses fonctions d’élimination.
Vous pouvez par des mesures de massage et avec des plantes rééquilibrer Apana Vayu, mais si votre alimentation reste identique et qu’elle continue de sur-solliciter Samana, le problème restera le même.
L’Ayurvéda nous enseigne par l’étude du vivant qu’il est impossible de changer sa vie si on ne change pas ses habitudes. Or, manger et dormir sont les actions que nous effectuons le plus dans notre vie.
Replacer ces actions comme des priorités est essentiel et devrai être la début de tous les traitements. Il est illusoire et superficiel de vouloir traiter des symptômes avec des remèdes sans s’intéresser à ces 3 piliers.