La connaissance des saveurs

La simple saveur (rasa) d’une plante permet de connaître son action.

Et si l’on connaît l’état d’aggravation des Dosha(s) et d’Āma, tout aliment ou substance est un remède.

1 – Śamana : la pacification, avec les qualités OPPOSEES

Le traitement de base en Ayurvéda consiste à utiliser des saveurs ayant des qualités opposées au Dosha à traiter.

Par exemple : les qualités de Kapha sont le lourd, le froid, l’immobile et l’onctueux, et pour pacifier celui-ci, les substances utilisées sont :

Kațu, le piquant, qui est sec et chaud,
Tīkta, l’amer qui sèche l’excès d’humidité de Kapha
Kaṣaya, l’astringent qui lui aussi assèche

2 – Śodhana : l’évacuation, avec les qualités IDENTIQUES

En revanche, la stratégie de pacification n’est pas suffisante lorsque les Dosha(s) sont Līna, c’est-à-dire collés et bloqués dans les tissus.

Pour un processus de nettoyage, Śodhana, efficace, il est nécessaire de détacher les Dosha(s) en les « provoquant » par l’utilisation de saveurs identiques aux qualités du Dosha à traiter, ceci en complément des saveurs pacificatrices.

2 Exemples :

1. Līna : collé

Pour faire déborder et détacher Kapha lorsqu’il est Līna, collé, on peut utiliser du lait, une substance froide et onctueuse, mélangé avec du gingembre frais (Ārdraka) qui lui est piquant et sec.

Le lait va aggraver Kapha et le faire sécréter et le gingembre va détacher cet excès d’humidité.

2. Utkleśa : détaché

A l’inverse lorsque Kapha est déjà Utkleśa, détaché des tissus, on utilisera :

du piquant et de l’amer,
de l’acide pour garder une qualité chauffante avec une action Vātanulomana, c’est-à-dire qui favorise l’évacuation des matières déjà détachées.

3 – Les interdictions dues à la présence d’Āma

L’état de toxémie du corps change la donne quand à l’utilisation des substances « pacificatrices » ou « d’évacuation ».

En effet, lorsqu’un Dosha est lié à Āma, la saveur utilisée doit être adaptée aux guṇa(s) d’Āma lui-même.

Par exemple, la saveur sucrée, pacificatrice pour Vāta ne doit pas être utilisée si celui-ci est lié à Āma.

Effectivement, la lourdeur du sucre et sa qualité froide risquent d’augmenter Āma et d’affaiblir le feu digestif déjà défaillant.

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