La pratique de l’Āyurveda ne doit pas nécessairement passer par l’apprentissage du sanskrit, la mémorisation des plantes et un voyage en Inde. La première condition pour faire de l’Āyurveda est d’être à l’écoute de sa propre nature.
Cette sagesse nous invite à nous reconnecter à notre médecin intérieur, une entité intuitive qui constamment nous guide dans notre chemin vers la santé. Nous nommons cette entité Dhanvantari.
Notre corps bénéficie d’une intelligence supérieure qui dépasse de loin celle de l’intellect. Pour contracter cette entité, il suffit d’être à l’écoute.
क्षुधित – Kṣudhita – La faim
On se demande souvent, comment, quoi et quand manger. Alors, on étudie tout un tas de principes, on lit de nombreux articles, en oubliant l’indicateur le plus évident et simple : la faim.
L’Āyurveda explique que nous ne devons manger que si nous avons faim et avec plaisir. Ces deux conditions sont essentielles et garantissent une bonne digestion.
Malheureusement, nous mangeons trop souvent en fonction d’un contexte ou d’une habitude.
पाक – Pāka – Digestion
La dernière étape de la digestion intestinale en Āyurveda est appelée Kațu Avasthāpāka. Durant cette phase, Vāta est excité par les fonctions cataboliques du corps. C’est cette excitation de Vāta qui va réactiver Agni et stimuler l’appétit en sollicitant Prāṇavāyu.
Celui-ci va alors s’activer et générer cette force d’attraction qui va nous pousser à nous alimenter.
Une des manifestations de l’activation de Vāta dans le processus de faim sont les fameux gargouillements qui sont en fait de l’air généré par la contraction de nos organes digestifs.
En allopathie, on explique que la faim est générée par une hormone : la ghréline. Celle-ci est générée uniquement quand notre estomac et nos intestins sont vides.
Ainsi, on comprend ici que la faim est le signe d’une digestion terminée. Si c’est le cas, votre corps est à nouveau prêt pour recevoir un bol alimentaire.
आम – Āma – Toxémie
Manger sans avoir digéré son repas précédent va perturber le corps et favoriser la production d’Āma.
Si vous consommez un repas sans ressentir une sensation de faim, il y’a de grande chance que votre corps n’est pas fini de digérer.
Il devra dès lors, s’arrêter de digérer pour traiter ce que vous allez de nouveau ingurgiter. Cet arrêt de la digestion du premier bol, va entraîner la formation d’un résidu alimentaire non digéré qu’on appelle Āma ou « toxine ».
Ces toxines, si elles sont trop importantes, peuvent venir corrompre et vicier la dynamique du corps d’un point de vue digestif mais aussi à l’intérieur de notre organisme.
Satiété
Il est évidemment très important d’écouter sa faim mais il est tout autant important pour notre santé de connaître notre satiété.
L’Āyurveda nous explique que nous devrions toujours laisser 1/3 de notre estomac vide pour laisser la place à Kapha, Vāta et Pitta de s’exprimer dans leurs fonctions digestives.
Ainsi, le respect de la satiété est essentiel pour garantir une bonne digestion.
Pour se faire, il est important de :
– Observer sa satiété et manger de manière consciente en étant concentré sur vos sensations et non sur une conversation ou un écran de télé par exemple.
– Manger pour se nourrir et non pour compenser un état émotionnel.
– Consommer une quantité qui correspond à votre satiété. Si vous n’avez aucune idée des quantités appropriés pour vous, l’Āyurveda conseille de consommer une quantité de nourriture de deux Anjali (un Anjali correspond à la quantité qui tient dans le creux de vos deux mains).
– D’adapter les quantités selon la qualité de votre nourriture (lourde, légère, cuite), la force de votre feu digestif et la saison.