L’Ayurvéda est avant tout et d’abord un art de vivre qui permet de prévenir l’apparition de la maladie. En revanche, cette science permet aussi de traiter les maladies déjà installées à des stades plus ou moins avancés.
दोष – Doṣa
En Ayurvéda, la santé est envisagée comme un état dans lequel nos Doṣa(s) sont en équilibres.
Lorsqu’elles sont déséquilibrées, ces forces physiologiques qui étaient des supports pour le corps deviennent destructrices.
Nos Doṣa(s) peuvent connaître plusieurs états de déséquilibres tel que :
- Kșaya : la dimunition
- Vŗddhi : l’aggravation
- Āvaraņa : le recouvrement ou l’obstruction.
Le traitement de la maladie sera différent en fonction du dosa que nous traitons ainsi que de l’état de ce dosa.
Pour traiter Ksaya on utilise les guna du dosha en question que l’on privilégiera dans la nourriture et les habitudes et de vie alors qu’en situation de Vrdhhi on cherchera à appuyer les qualités inverses du dosha en excès.
Pour le traitement d’Avarna le traitement se fait généralement sur plusieurs doshas, car la cause est souvent l’obstruction d’un dosha sur un autre. Par exemple, l’excès de Kapha, par les obstructions qu’il crée perturbe Vata dosha. Ainsi, on cherche à traiter Kapha pour libérer Vata.
षट्क्रियाकाल Shatkriyakala – Les 6 étapes du développement de la maladie
L’Ayurvéda nous explique les étapes de développement d’une maladie. Selon les textes, la pathogénèse se manifeste en 6 étapes :
Sancaya
Ce premier stade correspond à une accumulation des Dosha(s) dans leurs sites de production physiologiques (Stahna). Ici, de légers symptômes peuvent apparaitre et nous donner des indices sur la naissance d’un déséquilibre. Un kapha en début d’accumulation se manifestera par exemple par un état léthargique momentanée et une baisse de la température corporelle. Les signes détectés à ce moment-là sont appelés purvarupa ou symptômes prodromiques.
Prakopa
Durant ce stade, les doshas s’aggravent dans ces mêmes sites et commencent à mettre sous pression leurs loges qui ont de plus en plus de mal à les contenir. On assiste ici à des symptômes plus fragrants comme des congestions, sensations de brûlures ou douleurs légères.
Prasara
A cette troisième étape de la pathogénèse le ou les Dosha en aggravation débordent de leurs loges qui ne peut plus les contenir. Les syndromes se manifestent sur différentes parties du corps.
Sthānasamśraya
Ici, les Dosha(s) se déposent dans les points faibles du corps. Ils vont pénétrer dans l’organisme (dhatu) via Rakta Dhatu. Le dosha en débordement va se loger aux endroits où nous avons accumulés des faiblesses dans notre corps (fractures à répétitions, déséquilibres chroniques). Ces zones sont appelés kha vaiguṇya.
Vyakti
Lors de l’avant dernière étape, la maladie devient plus claire et identifiable et les symptômes s’intensifient. Malheureusement, c’est majoritairement durant cette étape que l’on s’intéresse à notre santé et que l’on décide d’aller voir un médecin. Ici, le retour à la santé est coûteux et plus long.
Bheda
Nous sommes au dernier stade de la maladie. A ce stade, celle-ci est installée dans un corps qui est affaibli et dépassé. Il peut difficilement se régénérer avec ses propres ressources et il faut l’aider avec des remèdes pour limiter les dégâts. Les maladies dégénératives et/ou chronique sont en général identifier à ce stade là de la maladie.
चिकित्सा – Cikitsā – Traitement
La force de l’Ayurvéda réside dans la conscience qu’elle nous permet de développer afin de nous observer quotidiennement.
Cette observation permet de détecter facilement les premières phases d’apparition de la maladie grâce aux pūrvarūpa (s) ou symptômes avant-coureurs.
Il est donc nécessaire de commencer à envisager sa santé avant d’être malade car la maladie n’est que le résultat d’un déséquilibre accumulé sur le long terme.
Plus nous avançons dans les étapes de la maladie et plus il est compliqué de retrouver l’état de santé.
Lors des premières phases (sancaya et prakopa) le corps peut retrouver son équilibre par sa propre force vitale.
En revanche, lorsque la maladie surgit de manière plus importante (prasara à bheda) il est souvent nécessaire de faire appel à des remèdes plus ou moins puissants pour soutenir le corps souvent démuni de vitalité et dépassé. C’est par exemple ce que vise les mesures de Pancakarma qui permettent, entre autres, aux doshas viciés de revenir dans leurs loges physiologiques en équilibre.
De plus, il est important de comprendre que l’Ayurvéda donne un traitement non en fonction d’une maladie mais en fonction d’une personne. Ainsi, pour une même maladie, les remèdes et traitements peuvent varier en fonction de la nature de la personne (prakṛti) et du contexte dans lequel celle-ci évolue (Vikṛti).
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