Le logo de l’université ayurvédique Ayurveda Datta est l’union de plusieurs symboles. Son fondateur Narendra Das nous explique leurs significations :
हंस – Hamsa – Le Cygne : son rapport avec la connaissance et le souffle vitale (Prāṇa)
« Iḍā Nāḍī est le Gange, Piṅgalā Nāḍī est la Yamunā, et au milieu se trouve Suṣumṇā qui est la Sarasvatī. L’union de ces trois (rivières définit un endroit) qui est sacrée parmi (« royal ») les sacrés. Celui qui se baigne ici est lavé de tous ses péchés ».
(Jñanasaṅkālinī Tantra verset 11-12)
La Sarasvatī est un fleuve des temps anciens, aujourd’hui en partie disparu, depuis lequel les anciennes civilisations de l’Hindustan ont développé leurs connaissances du microcosme comme du macrocosme sous l’égide des ṛṣi(s) (rishis/sages acétiques). C’est sur les rivages de ce fleuve que les Veda(s) ont été écrits. Ce fleuve représente dans le corps subtil la Suṣumṇā, la voie ultime de la connaissance. Il est le fleuve principal des Veda(s) avant que le Gange ne devienne (plus tard) le centre de l’attention de ces civilisations.
Un peu plus tard dans l’histoire, Sarasvatī est devenue la déesse de la connaissance, des rivières et des arts, l’épouse de Brahmā le créateur. Hamsa (le cygne) est le «vāhana», le véhicule qui porte la source de toutes les connaissances : Sarasvatī. Ce véhicule du Hamsa portant Sarasvatī est donc représenté par un cygne, une créature capable de séparer, grâce à son bec, l’eau pure de la vase. Il symbolise dans cet aspect la capacité de discernement, la possibilité de séparer la connaissance de l’ignorance, de purifier le savoir brut par la subtilité de l’expérience qui mène à la purification de la globalité corps/esprit.
Quel est le moyen permettant ce travail spontané et naturel du discernement nous donnant accès à toutes les formes de connaissances ?
Notre propre respiration appelée Ajapā (non-dit) Gāyatrī (rythme particulier) Mantra (instrument) faisant le son Ham-sa naturellement et sans effort à notre insu de notre premier à notre dernier souffle :
« Le principe de vie conscient dans l’être (Jīva) réside dans le son « Ha » à l’expire, et le son « Sa » à l’inspire. Le Jīva constamment répète le mantra Haṃsa Haṃsa » (41).
« Le jīva répète ce mantra continuellement jour et nuit 21600 fois en tout » (42).
« (Ce mantra) est appelé Ajapā Gāyatrī, il confère la libération totale (mokṣa) aux Yogin(s) (qui le pratiquent continuellement), sa simple pratique répétée suffit au péché de perdre ses accroches (sur le, la pratiquant(e)) » (43).
« Il n’y a pas de science, de récitation, de connaissance qui surpasse celle du Gāyatrī nommé Ajapā. Il n’y en a pas eu dans le passé, il n’y en aura pas dans le futur » (44).
« La Kundalini jaillit, naît de ce Gāyatrī support du prāṇa. Celui ou celle qui connaît cette science du prāṇa, cette science ultime, lui ou elle seul(e) peut comprendre le Yoga » (45).
(Gorakṣa Saṃhitā 1/41-45)
En observant sa propre respiration telle qu’elle est, le Yogin est capable comme le cygne de purifier son esprit tout en extrayant la connaissance. La connaissance est la seule voie qui mène à l’immortalité ou «Amṛta ».
अमृत – Amṛta – Le nectar d’immortalité et son rapport avec l’Āyurvéda
Le pot (kumbha) porté par les ailes du cygne contient le nectar appelé «Amṛta », signifiant littéralement « non mort ». Ce pot contient le nectar de la connaissance issue de la pratique continue qui révèle la nature transitoire du monde comme de ses principes immuables. Ce pot comporte cinq joyaux correspondant aux cinq éléments qui constituent toutes substances dans cet univers. Cette connaissance des cinq éléments est essentielle à la compréhension de notre monde intérieur/extérieur et est un fondement de la science de l’Āyurveda.
Dans la légende du Samudra Manthana, on explique que le dieu de l’Āyurvéda, Dhanvantari est apparu avec un pot rempli d’Amṛta (nectar d’immortalité) à la main. Ce nectar d’immortalité est en fait la connaissance même de la vie que l’on appelle Āyurveda. Le nectar d’immortalité symbolise de ce fait non pas un liquide mais la connaissance : c’est par la connaissance des lois de la nature et notamment des 5 éléments si chers à l’Āyurvéda, que nous pouvons devenir immortel.
गुडूची – Guḍūcī (Tinospora cordifolia Willd.Miers)
La plante qui entoure le logo est le Guḍūcī. C’est une plante grimpante. C’est la plante qui est tenue dans une des quatre mains de Dhanvantari, le médecin primordial, gardien et détenteur de la science de l’Āyurvéda lors de sa sortie des eaux originelles. Cette plante est un Rasāyana puissant et est utilisée pour de nombreuses pathologies en Āyurveda. On la surnomme également ” Amṛta “, elle est offerte aux feux rituels lors de processus d’apprentissages exotériques et ésotériques des aspirants Vaidya (médecins) lors de leurs initiations.
दत्त – Datta – “reçu en cadeau (par celui ou celle qui s’abandonne)”
Datta est inspiré de Dattatreya, une figure centrale du Yoga et des Tantra(s) en Inde. Dattatreya est considéré comme l’ultime “enseignant” car il a su extirper sa connaissance directement de la nature sans l’aide d’un maître ni d’un Guru d’une lignée particulière. Il énumère les divers “Guru” qui, alors qu’il était dans un état de pur abandon, lui ont révélé la science de la vie : une abeille, le feu, l’eau, un enfant, le ciel etc.
La raison d’être de l’université Ayurveda Datta est d’être au service de la vie en apprenant à recevoir l’Ayurveda comme un don. Āyurveda Datta propose une transmission, un don du savoir qui respecte les principes et l’enseignement de l’Āyurvéda dans son essence en s’inspirant directement de l’observation de la nature. Plus d’informations sur l’enseignement et les modalités d’inscription sur : https://ayurveda-datta.org
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